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NOVEMBRE. — LES ROMANS 343

i nous donner des leçons de style ou de philosophie, iQurront railler la familiarité de sa prose et de sa pensée ; Is ne convaincront pas le lecteur, qui va tout bonne- ment à qui sait le distraire ou l'émouvoir; le véritable Amphitryon reste pour lui l'Amphitryon où l'on dîne, et le bon romancier celui qui a vraiment une histoire à raconter.

Celle de la duchesse de La Tour d'Avon et de son mari, revenant inattendu après seize ans d'absence, et qui rentre à la maison en maître pour sauver sa fille et par surcroît sa femme, est très attachante, très meublée, fertile en incidents émouvants et dramatiques. Elle a pas- sionné les lecteurs du feuilleton du Figaro, elle passion- nera aussi ceux du livre qui seront séduits par la figure d'Elise, vierge forte et tendre, acharnée à la défense de I tn bonheur et de sa dignité. Reposante image d'honneur l d'énergie, à côté de la honteuse faiblesse d'une mère itnoureuse, et de l'ignominie d'un Don Juan prêt aux plus vilaines combinaisons. Tous ces héros, et les per- sonnages qui gravitent autour d'eux : le Père de Postel, f Louis Courcyer, et le vieux duc de La Tour d'Avon .-ont vivants, évoqués par M. Georges Ohnet avec une conviction, une sincérité, une émotion très communi- atives.

GEORGES BEAUME

C3a>rien Galissart, lauréat du Conservatoire.

Ce Cyprien dont M. Georges Beaume nous conte les iventures est ^un garçon roussâtre et mince, d'assez haute taille, qui possède une fine moustache dorée, des yeux de demoiselle, bleus et sensuels, il est né natif de Coulobres, en Languedoc, et le Conseil municipal de sa ville a découvert en lui un gi'and musicien dont il ' onvient de soigner le génie en l'envoyant, nanti d'une