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NOVEMBRE. ■ — HISTOIRE, LITTÉRATURE, ETC. 359

neries de Tenfant firent parfois refleurir un sourire sur les lèvres du vaincu, et même il semble que Betsy, ayant grandi en taille et en beauté, un sentiment plus tendre ait fait battre pour elle le cœur de Napoléon. Gela doit suffire à faire vivre le souvenir de Betsy. Ses réflexions, ses souvenirs, ses remarques qui sont d'ailleurs souvent amusantes, primesautières, émou- vantes, appartiennent à l'histoire; et nous avons pour elle de l'attendrissement et de la piété parce que le grand Empereur durant sa captivité « daigna lui accor- der quelque attention, lui permit des familiarités, plai- santa et joua avec elle, parce qu'elle fut là-bas, dans l'île atroce, une fleurette qui charma un instant son regard sur le chemin du calvaire ».

ETIENNE SALLIARD

La Terreur à Poitiers.

Dans un de ces livres d'histoire locale et d'histoire vraie qui apportent à la grande histoire une si précieuse et si vivante contribution, M. Etienne Salliard évoque, d'après des documents inédits ou peu connus, la Ter- reur à Poitiers. Et c'est un tableau horrible et palpitant des atrocités commises par les utilités de la Révolution. Pendant que les premiers rôles travaillaient à Paris, ces jacobins des départements n'eurent pas autant d'al- lure et ne conquirent pas une égale célébrité; ils méritent cependant d'être cloués au même pilori.

Grâce à M. Etienne Salliard, nous connaissons désormais ceux de Poitiers : leurs faits et gestes nous sont racontés en des pages palpitantes, en des docu- ments incontestables; nous n'ignorons plus rien de ce beau politique qui disait plaisamment qu'il « ne suf- fisait pas de répandre le sang par pintes, qu'il fallait