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360 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

en remplir des tonneaux »; ni de ce Chénevière qui estimait que tous « ces messieurs qui avaient de la fortune et des talents devaient être guillotinés et qu'il fallait réduire le nombre des habitants à huit millions ». Ce sont là des évocations nécessaires : les affreux jaco- bins des petites villes méritent leur part de célébrité et d'horreur, et, ainsi que le dit M. Funck-Brentano, dans sa vibrante préface, « puisque pour les punir, nous ne ' pouvons plus avoir recours qu'à la voix de l'histoire, que l'histoire tout au moins les flétrisse, de toute la force de son indignation ».

VICOMTE DE GUICHEN

La France morale et religieuse.

M. le vicomte de Guichen poursuit son histoire si captivante de : La France morale et religieuse pendant la Restauration. J'ai dit déjà, lors de l'apparition du premier volume relatif au début de la Restauration, combien le point de vue de M. le vicomte de Guichen était nouveau. Celui qui vient de paraître et qui nous raconte la fm de la Restauration nous apporte bien d'autres surprises encore. Il en résulte que, sous le gouvernement de Charles X, considéré par l'immense majorité des historiens comme le plus clérical des régimes, l'Église a connu au contraire les plus grandes vicissitudes et subi les plus durs assauts.

M. de Guichen porte sur le régime de la Restauration un jugement qui ressemble étrangement à ceux qu'ins- pire actuellement la politique religieuse de notre troi- sième République. « De 1815 à 1830, dit-il, une guerre perfide n'a respecté ni le Pape, ni l'Ëpiscopat, ni ces milliers de prêtres sans autres ressources que les quel- ques centaines de francs que l'État leur adjuge avec