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368 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

est gentil, agréable : c'est celui d'un témoin véridiqu» pleinement d'accord avec ce que révèlent les Archives locales et les Correspondances contemporaines, et il nous offre une image de ce que pensait, de ce qu< disait, de la vie que menait toute la masse des citoyens la foule anonyme qui, « elle aussi », nous dit l'auteur ~~ je crois bien : elle surtout ! — « constitue la Nation et dont l'influence obscure modifie l'allure des événe- ments, »

PAUL ACKER

Le Beau Jardin.

Le Beau Jardin qu'évoque M. Paul Acker c'est l'Alsace, sa petite patrie dont la grande doit cultiver le charmant et cruel souvenir, l'Alsace inoubliable que Louis XIV salua en 1681, au moment où la monarchie venait de l'ajouter à la France, en criant : « Quel beau jardin ! ».

En des pages poignantes, M. Paul Acker chante pour nous ses vertes prairies, ses champs de blé, ses hou- blonnières, ses vignes, ses forêts, ses routes plantées de quetschiers et de cerisiers et, ramassés dans la verdure, ses villages aux toits rougeâtres : toute sa magnificence et toute sa douceur. Avec une érudition qui se fait pieuse et attendrie, il étudie la question d'Alsace et nous enseigne notre double devoir de Français qui est, par notre tenue individuelle dans la province asservie, d'y faire aimer la France; et, rentrés en France de parler de l'Alsace, d'inspirer le désir de la connaître, de la faire aimer, de lutter pour elle.

En bon Alsacien et en bon Français, il remplit ce devoir pour son compte : il nous dit Colmar, la ville alsacienne, digne, charmante, glorieuse, toute pleine d'un noble passé, brillante aussi d'art et de poésie; et