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NOVEMBRE. — HISTOIRE, LITTÉRATURE, ETC. 371

ALBERT DAUZAT

La Défense de la Langue française.

M. Albert Dauzat prend la Défense de la langue fran- çaise. Elle a grand besoin d'être défendue, la pauvre ! Les réformateurs des programmes universitaires l'ont dépouillée de ses armes, et l'ont livrée sans défense à une multitude d'ennemis souvent inconscients, qui lui font subir les plus cruels outrages et risquent de trans- former cette belle, vénérable, et charmante personne, en une demoiselle en haillons, digne de son vilain nom : l'argot.

Les temps ont bien changé depuis - le manifeste fameux où, il y a quatre siècles, Joachim du Bellay s'occupait déjà lui aussi, de la « defîense et illustration de la langue française ». Alors c'était contre l'omnipo- tence du latin, que la pléiade prétendait protéger le français; aujourd'hui, c'est contre l'abandon de ce même latin, de ses enseignements nécessaires qu'il faut protester, et contre le jargon envahissant.

M. Albert Dauzat s'y emploie avec une énergique éloquence : il plaide la cause de la grande culture fran- çaise, il s'élève contre l'argot, celui des hommes de sport qui ont l'excuse de chercher pour des choses nou- velles des mots nouveaux, celui des gens du monde qui sont sans excuse. Il proteste enfm contre la tentative dangereuse des espéranto et autres langues univer- selles qui ignorent, ou veulent ignorer, que cette langue universelle existe et qu'elle s'appelle le français.