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34 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

page de délicates images, des tableaux d'une couleur exquise, petits chefs-d'œuvre d'un art très japonais et suggestif.

CHARLES DE POMAIROLS

Repentir.

M. Charles de Pomairols qui, dans un précédent roman, dont j'ai parlé, nous avait conté l'émouvanto Ascension d'une âme vers les hautes régions de la foi épurée, nous dit aujourd'hui, le Repentir, sa noblesse, sa grandeur, sa nécessité. Et sans doute, Maurice Gé- nies a grand besoin de ce repentir; il aurait même droit au remords, car son péché, péché d'intention, est le plus abominable qui soit : il a, certain jour, souhaité la mort de sa mère, parce qu'il désirait, pour continuer sa vie de dissipation, avoir la libre disposition de sa fortune. Comme Maurice, malgré cette détestable pensée, n'est point foncièrement mauvais, son péché, depuis lors, lui fait horreur : il empoisonne sa vie, et, s'étant épris d'Elise de Florac, il ne se sent pas digne d'épouser cette belle jeune fille et lui fait la pénible confidence.

Elise alors le repousse avec indignation et tristesse. Cette jeune fille, qui aima jadis Abel de Sauvenas, auquel elle a dû renoncer parce qu'une vocation impé- rieuse appelait Abel à l'apostolat, ne saurait devenir la femme d'un tel homme. Et c'est ici qu'interviennent la puissance et la vertu du repentir. Maurice Génies a perdu sa mère : il est toujours dévoré par le remords et ne songe qu'à se racheter. Une heureuse circons- tance lui permet d'accomplir une action héroïque et de sauver la vie du petit-neveu d'Elise; et la jeune fille, convaincue enfin, accorde son pardon à celui qui