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FÉVRIER. — LES IlOMANâ 35

Taime, qui l'épouse et qui, désormais, vivra sa vie auprès d'elle dans la douceur et dans le repentir.

Cette histoire d'édification est racontée par M. de Pomairols en une langue harmonieuse, pure, unie comme un lac.

SYLVIAG

Marchandes de Chichis.

jV|me Sylviac, comédienne de talent, femme résolue que ses démêlés téléphoniques ont rendu fameuse, débute dans la littérature avec un recueil de dialogues • m'elle a intitulé : Marchandes de Chichis. Marchandes de chichis ! Je ne songe pas à défendre ce titre contre les ennemis des néologismes audacieux, mais il est

rtain qu'il exprime à merveille la pensée de l'auteur

que sans nul commentaire vous savez, dès l'abord, a qui vous avez à faire.

Ces dames que M ^^ Sylviac met en scène et qui tien- nent commerce de chichis sont des personnes, en géné- ral, assez peu recommandables, mais si amusantes, et ^jme Sylviac les fait parler et agir avec tant de vérité : c'est vous dire que leurs gestes et leurs propos sont souvent attristants. Derrière toute cette gaieté, tout cet amusement, il y a beaucoup d'amertume et le sou- rire du lecteur a parfois quelque chose de contraint, parce qu'il se souvient d'avoir trop bien connu quel- qu'une de ces héroines.

Ce livre témoigne d'ailleurs d'un très réel talent et d'une vive personnalité : M°^6 Sylviac a, au plus haut point, le sens du théâtre ; ses bonshommes et ses bonnes femmes sont vraiment vivants, et pour tout dire, j'ai trouvé dans son livre un ou deux dialogues qui m'ont fait penser à la tant regrettée Jeanne Marni : et ce n'est pas là un banal compliment.