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MARS. — HISTOIRE, LITTÉRATURE, ETC. 77

et disparut si tragiquement, Gréard et Schérer, et enfin, notre grand et noble ami : Eugène Melchior de Vogué. Livre émouvant, et d'un bien beau langage.

ARTHUR MEYER

Ce que je peux dire.

M. Arthur Meyer, dont les souvenirs publiés Tan dernier sous le titre : Ce que mes yeux ont vu avaient eu un si prodigieux succès, continue ses confidences et ses causeries en un nouveau volume : Ce que je peux dire, et c'est le livre du jour, celui dont tout le monde parle, celui que tout le monde a lu, celui autou^ duquel les vieux Parisiens aiment à égrener des commentaires sans fin, remuant des souvenirs, évoquant, dans des conversations sans conséquences, à propos des anec- dotes évoquées, d'autres anecdotes, que peut-être l'au- teur n'a « pas pu dire ».

Je me contente volontiers, pour mon compte, de « ce qu'il peut dire » : j'ai retrouvé, dans son livre d'aujourd'hui, « offert à ses deux petites filles chéries, que Dieu les garde ! » le même extraordinaire agrément du précédent : j'ai lu avec infiniment de plaisir ces pages où défilent tant de choses et tant de gens, où revit un Paris que nous nous souvenons bien avoir entrevu et qui est aujourd'hui aboli.

Le plan du livre de M. Arthur Meyer est très solide- ment établi, son sujet est très précis : c'est l'évocation de la comtesse de Loynes, « la dame aux violettes », mais il suffit d'un mot, d'une date, d'un nom, pour que l'auteur semble abandonner ce plan et se distraire de son sujet, et cela donne à son livre l'allure vivante et amusante d'une causerie à bâtons rompus : par exem- ple, il nous raconte l'amitié de son héroïne avec Marc