Page:Glaser - Le Mouvement littéraire 1912.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

MARS. HISTOIRE, LITTÉRATURE, ETC. 83

ANDRÉ BEAUNIER

Les plus détestables Bonshommes.

« Les plus détestables bonshommes », ce sont, en notre pays, les faiseurs de désordre, les artisans d'ab- surdité; ce sont ceux qui désorganisent tout : les ser- vices publics, les forces nationales et jusqu'à la cons- cience des individus; ils sont opulents et triomphants; ils ont réussi dans leur besogne : les idées fausses se sont mises sur notre pays comme sur une belle et vieille étoffe, les mites : elles le rongent. »

Ayant ainsi dépeint ces plus redoutables ennemis de notre pays, ces ennemis de l'intérieur, M. André Beau- nier n'avait plus qu'à les nommer : il ne s'en est pas fait faute. Avec une violence cinglante et passionnée, avec une ironie incisive et cruelle, il passe en revue tous ces petits darwiniens qui ont trahi Darwin, lequel avait dégagé sa responsabilité de savant des abus qu'on ferait de sa trouvaille de spécialiste; tous ces penseurs qui croient le passé mort et qui oublient qu'il y a des provinces en France; tous ces socialistes, singuliers hommes de progrès, leur grand homme en tête : ce gros garçon chevelu, barbu, dont le teint rougeoit et qui, tout de suite, vous a un air de vulgaire cordialité; ces primaires odieux qui sont nos maîtres et qui voudraient tout rabaisser autour d'eux à leur infime niveau; ces ennemis de notre langue qui s'épuisent à trouver un idiome artificiel, alors qu'une si belle tâche s'offre à eux : favoriser la propagation d'iine langue vivante, bien vivante, le français.

C'est un pamphlet et, tout en partageant la plupart des légitimes indignations de M. André Beaunier, on veut croire que, dans son désir de défense française, il pousse les choses un peu au noir; on veut espérer