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84 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

et on l'applaudit de tout cœur quand il s'écrie qu'en dépit de « ces détestables bonshommes qui, peu à peu, l'aviliraient, ce pays est encore beau, fier et charmant », et on l'applaudit aussi parce que ses violences, ses colères, ses indignations, il les exprime toujours en une langue d'une forme très pure et très belle. Cette jolie prose harmonieuse et sonore d'un écrivain délicat et raffiné, c'est un argument dont M. André Beaunier n'use pas, et pour cause, dans sa discussion, c'est le plus décisif : de ces proses là, « ils n'en ont pas », chez les primaires.

EDOUARD ROUVEYRE

Comment apprécier les croquis, esquisses, études, dessins, tableaux, aquarelles, pastels, miniatures.

Le but que l'auteur s'est proposé est très clairement exposé dans ce titre un peu long, mais fort précis. M. Rouveyre prétend mettre les profanes à même d'ap- précier un tableau, non pas de savoir s'il leur plait ou leur déplaît, ce qui dépend uniquement de leur goût, mais de juger s'il vaut quelque chose ou s'il est détes- table, et pourquoi.

Il veut en somme leur inculquer les qualités que doivent posséder les amateurs. Pour peu qu'ils soient doués et lui accordent quelque attention, ces amateurs pourront arriver, nous dit M. Rouveyre, à exprimer les finesses de la forme ou la variété de la couleur, et devenir insensiblement bons juges et connaisseurs.

Ce livre utile pourrait être fort ennuyeux; or, chose admirable, il est tout à fait amusant : M. Rouveyre a trouvé le moyen de nous donner une très claire et très précise définition de la technique des artistes, de nous ofl^rir en un lexique la signification de cinq cent quatre-