Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/135

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C’est là que le jeune homme, avide de connaître
Le plaisir qui l’appelle avec un air moqueur,
S’en vient assassiner, à tout jamais peut-être !
L’idéal florissant qu’il porte dans son cœur

C’est là que, las enfin d’une longue détresse.
Celui que l’amertume abreuve de ses flots
Vient une fois de plus mépriser sa maîtresse
Et tâche d’apaiser le bruit de ses sanglots.

Puis, ô honte ! c’est là que vient cet homme étrange
Que la prostituée adore, et dont la voix
Rauque et brutale apporte au sein de cette fange
Comme un ressouvenir des amours d’autrefois

C’est l’infecte maison où l’effroi se promène,
L’auberge dont l’enseigne est un gros numéro,
Le taudis qui s’entrouvre une fois par semaine ;
Quand, muet et fermé, passe le tombereau.

Et pourtant ce n’est pas le repaire propice
Au vol tout aussi bien qu’à la lubricité,
Le bouge dont l’entrée a l’air d’un précipice
Et qu’on retrouve encore au fond de la Cité ;

Et ce n’est pas l’hôtel aux courtines de soie
Où le vice insolent a de riches habits,
Et met, sans trop d’efforts, le masque de la joie
Sur son front, aux clartés du gaz et des rubis ;