Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/38

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perclus de rhumatismes, brûlé de maux d’estomac, consumé de phtisie, Glatigny avait usé son pauvre corps jusqu’à la dernière fibre.

Voici ce qu’il écrivait de Santa-Lucia, en octobre 1869, à celui de ses amis, qui se cache sous le nom de Job-Lazare :

« Je crains bien de ne plus avoir à vous écrire. Il m’est impossible de quitter la Corse, faute d’argent, aucun des journaux à qui j’ai envoyé de la copie ne m’ayant répondu. D’un autre côté, je suis plus malade que jamais ; pas de médecin, rien, isolement complet, et la poitrine dans un état qui me fait croire que ça ne durera pas longtemps. Portez-vous mieux que moi. Je m’arrête pour cause d’éblouissements dans les yeux.

« Votre ami bientôt feu,

« A. G. »

C’est dans cet état que, vers les premiers jours de 1870, l’enfant normand, prodigue de sa vie, vint, en se traînant, jusqu’à la maison paternelle et tomba, brisé et souriant, sur la bancelle, devant le feu de branchages de la grande cheminée. Bientôt il put s’as-