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lettres d’après les originaux qui m’ont été communiqués bien gracieusement par M. Garien lui-même.

« Beaumesnil, 14 décembre 1870.
« Mon cher Garien,

« Il vient de se passer un grand événement. Nous nous sommes aperçus, Emma et moi, que nous nous aimions, et le premier confident de cet amour, c’est vous. Elle veut bien être ma femme. Je suis tout étourdi de ce bonheur qui m’arrive. Je le mérite si peu ! Mais elle veut bien de moi tout de même. C’est en parlant de vous que nous nous sommes fait notre confidence. C’est en de bien tristes circonstances. Nous attendrons, pour nous marier, que vous soyez revenu près de nous et que je sois guéri tout à fait, ce qui ne tardera pas. Quelle joie de se sentir un amour honnête et pur ! Vous la comprenez, vous qui avez une fiancée. Moi, je ne savais pas ce que ça pouvait être. J’ai dit la chose à ma mère. Elle en est contente. Personne de nous n’humiliera l’autre avec sa richesse. C’est ça qui va me faire travailler comme je ne l’ai jamais fait. Je veux devenir quelque chose pour ce cher être dont le cœur se partage entre nous deux. Nous n’aurons pas besoin de nous quitter. Quand vous serez marié, on pourra