Page:Glatigny - Le Fer rouge, 1870.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Parce que vous avez été vils, vous croyez,
O hiboux ! Par l’éclat du grand jour foudroyés,
Qu’on sera comme vous, vils, abjects et féroces !
Tremblez moins. Modérez le galop de vos rosses.
Oui, vous avez été des chacals, vous avez
Du sang noir de décembre à vos doigts mal lavés ;
Vous disiez : feu ! Vos mains dressaient les guillotines ;
Vous avez rédigé les listes clandestines
Qui vouaient à l’exil nos plus purs citoyens ;
Rien ne vous arrêtait alors ; tous les moyens
Etaient bons, qui pouvaient arracher un sourire
Au louche fondateur de ce hideux empire
Qui vous croule à présent sur le dos, et jugeant
Les autres d’après vous, en ce péril urgent,
Vous croyez entrevoir de fauves représailles.
Vous cherchez les terriers, les caves, les broussailles,
Les trous à rats, vermine impériale. Allons,
Rassurez-vous. Tournez moins vite les talons…
La république, enfant des ardentes fournaises,
Laisse à d’autres le soin d’écraser les punaises.

 
8 septembre