Page:Glatigny - Vers les saules, 1870.djvu/16

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Vous les jetez au vent et le vent me les donne.
Exécutez-vous donc, cher monsieur, je l’ordonne.
Ce cœur qui m’appartient, je le veux à l’instant.

Henri.

Chère belle, ce cœur, qui m’embarrassait tant,
Qu’en ferez-vous ?

Blondine.

Qu’en ferez-vous ? Qui sait ? une boucle d’oreille ;
Une grappe semblable aux grappes de la treille
Et que je presserai dans mes petites mains ;
La pelote de son où mes doigts inhumains
Enfonceront l’acier qui mord ma chevelure ;
Ou bien j’effilerai sa fine dentelure
Pour en garnir ma robe aux volants étagés.

Henri.

Ah ! mon cœur est bien vieux pour tant d’emplois ! songez…
Comment vous nomme-t-on ?

Blondine.

Comment vous nomme-t-on ? Blondine.

Henri.

Comment vous nomme-t-on ? Blondine. Ô Blondinette !