Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/141

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vez me faire beaucoup de mal ; mais j’espère que vous n’aurez pas le cœur si dur, que de perdre un pauvre père de famille pour trop aimer son enfant, quand même ce trop d’amitié lui ferait faire quelque sottise ; mais je ne puis qu’y faire : votre seigneurie fera ce qu’il lui plaira. Le plus pauvre esclave, comme on dit quelquefois, a toujours quelque chose qu’il ne voudrait pas céder. Je perdrai tout ce que j’ai, j’irai travailler à la journée et mon fils aussi, s’il le faut, mais je n’en ferai jamais un domestique. » — « Bien, bien, l’ami, très-bien, répliqua M. Tyrrel, écumant de rage. Vous vous en souviendrez, comptez là-dessus, je rabattrai votre insolence, dieu me damne ; où en sommes-nous donc ? un misérable gredin qui tient une ferme de quarante acres, ose narguer son seigneur ! Je vous écraserai en poussière sous mes pieds !