Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/21

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ralement destinés, n’étaient pas en état de s’occuper beaucoup de moi ; une éducation exempte des sources ordinaires de corruption, fut la seule qu’ils purent me donner ; une honnête réputation fut tout l’héritage qu’ils me laissèrent : héritage, hélas ! que leur malheureux fils a perdu depuis long-temps. On me fit apprendre, pour toute science, à lire et à écrire avec quelque peu d’arithmétique ; mais j’avais l’esprit très-avide d’instruction, et je ne négligeai aucun des moyens que la conversation ou la lecture pouvaient me fournir, pour acquérir des connaissances ; aussi mes progrès allèrent-ils plus loin que ma situation ne semblait le promettre.

Je ne dois pas omettre quelques autres circonstances qui n’ont pas laissé d’influer, dans la suite, sur l’histoire de ma vie. J’étais d’une taille un peu au-dessus de la moyenne ; sans être en apparence très-fortement constitué, j’étais pourtant doué d’une vigueur et d’une