Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/22

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agilité peu communes. J’avais les membres extrêmement souples, et j’étais fait pour exceller dans tous les exercices de la jeunesse ; mais les dispositions de mon esprit ne me portaient guères à placer ma vanité dans ce genre de supériorité. La gaieté bruyante des jeunes villageois ne me donnait que du dégoût, et je préférai de me faire remarquer par la rareté avec laquelle je paraissais à leurs amusemens. Avec cela, mes méditations solitaires ne laissaient pas que de se ressentir de mes talens corporels. Je me plaisais à la lecture des tours d’adresse et de force, et rien ne m’intéressait autant que ces histoires dont les héros trouvaient dans la vigueur et la souplesse de leur corps des moyens de surmonter toutes les difficultés, je m’appliquai surtout aux inventions mécaniques, et j’y donnai une grande partie de mon temps.

Notre demeure était située dans l’étendue de la seigneurie de Ferdinando Falkland, noble-propriétaire extrême-