Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/47

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scrupule de permettre des choses sans conséquence, et se comportait avec toute la franchise et l’assurance d’une femme qui se sent fort au-dessus du soupçon.

M. Falkland, après avoir demeuré plusieurs semaines à Rome, poussa jusqu’à Naples. Pendant ce temps, divers incidens différèrent le mariage projeté de l’héritière de Pisani. Quand il revint à Rome, le comte Malvesi était absent : Lucrèce, qui s’était d’abord extrêmement plue dans la conversation de M. Falkland, et qui avait dans l’esprit de l’activité et le désir de s’instruire, avait conçu, dans l’intervalle, une grande envie d’apprendre l’anglais ; ce goût lui avait été inspiré par l’enthousiasme avec lequel elle avait entendu vanter nos meilleurs auteurs par leur jeune compatriote. Elle s’était pourvue de tous les livres nécessaires, et avait fait quelques progrès dans son absence ; mais quand, elle le vit de retour, elle fut extrêmement jalouse de profiter d’une occasion qui ne