Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/167

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rien retranché. Mais cela n’est pas si vite arrange, et nous en parlerons d’abord. Maintenant je te prie avec instance de me donner congé pour cette fois.

Faust.

Reste au moins encore un moment, pour me dire la bonne aventure.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Laisse-moi partir pour aujourd’hui. Je reviendrai bientôt ; tu pourras alors m’interroger à ton gré.

FAUST. ’

Je ne t’ai point tendu de piège ; tu es tombé toi-même dans le filet. Qu’il tienne le diable, celui qui le tient ! Il ne le prendra pas de sitôt une seconde fois.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Si cela te plaît, je suis aussi disposé à rester ici pour te tenir compagnie, mais à condition que mon art te procure un digne passe-temps.

FAUST.

Volontiers : tu es libre d’agir, pourvu seulement que ton art «oit agréable.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Mon ami, tu gagneras plus en cette heure pour l’intelligence, que dans l’uniformité de longues années. Ce que les tendres’ esprits te chanteront, les belles images qu’ils vont produire, ne sont pas un vain prestige. Tu vas même respirer des parfums exquis ; tu goûteras les plus douces saveurs, et ton cœur nagera dans les délices. 11 n’est pas besoin de préparatifs ; nous sommes ensemble : commencez !

Chœur D’esprits invisible*.

Voûtes sombres,

Disparaissez !

Et, plus charmant,

Vienne sourire

Le ciel d’azur 1

Obscurs nuages,

Dissipez-vous I

Les étoiles scintillent ;

Des soleils plus doux

Nous apparaissent ;

Des 61s du ciel