Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/169

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I

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Il sommeille. C’est bien, entants de l’air, tendres esprits : vous l’avez fidèlement endormi par vos chants. Je vous suis obligé de cette symphonie. Tu n’es pas encore un homme à tenir le diable enchaîné. Faites voltiger autour de lui d’aimables songes ; plongez-le dans une mer d’illusions. Mais, pour rompre le charme de ce seuil, il me faut une dent de rat…. Je n’ai pas besoin de longues conjurations : en voici un déjà qui gratte, ’ et il m’entendra bientôt…. Le maître des rats et des souris, des mouches, des grenouilles, des punaises, des poux, t’ordonne de sortir hardiment et de ronger le seuil de cette porte, à l’endroit qu’il aura frotté d’huile…. Te voilà déjà sauté dehors ! Vite à l’ouvrage. La pointe qui me tenait charmé est en avant sur le bord. Encore un coup de dent et c’est fini…. A présent, Faust, poursuis tes rêves, jusqu’au revoir. Faust, s’éveillant.

Suis-je donc de nouveau trompé ? Cette foule d’esprits s’estelle évanouie ? Un songe menteur m’aurait-il montré le diable, et un barbet m’aurait-il échappé ?

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