Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/209

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vous alliez entrer dans l’auditoire, et si vous aviez devant vous, en chair et en os, avec leurs cheveux gris, la physique et la métaphysique ! Sortons, (fis s’en vont.)

Marguerite, tenant une lampe.

Quelle chaleur ici et quelle vapeur étouffante ! (Elle ouvre la fenêtre.) Et pourtant il ne fait pas si chaud dehors. Je suis toute je ne sais comment…. Je voudrais que ma mère revînt à la maison. Un frisson me court par le corps…. Je suis bien folle et bien peureuse ! (Elle se met à chanter en se déshabillant.)

Il était un roi de Thnlé, Jusqu’à la tombe fidèle, A qui son amie, en mourant, Donna une coupe d’or.

Rien n’avait pour lui plus de prix ; II la vidait à chaque banquet ; Ses yeux se remplissaient de larmes, Aussi souvent qu’il y buvait.

Et, quand il fut près de mourir, II compta les villes de son royaume, Donna tout à son héritier, Mais non la coupe en même temps.

Il s’assit au festin royal, Les chevaliers autour de lui, Dans la haute salle do ses ancêtres, En son manoir, au bord de la mer.

Là le vieux buveur, se levant, Lampa le dernier cordial, Et jeta la coupe sacrée Là-bas dans les flots.

i

II la vit tomber et boire, Et s’enfoncer dans la mer ; Ses yeux s’appesantirent, Et depuis il ne bat jamais.

(Elle ouvre l’armoire, pour serrer ses vctcmente, et voit la cassette de bijoux.)

Comment cette belle cassette est-elle venue là dedans ? J’avais bien certainement fermé l’armoire. C’est prodigieux ! Que peutelle renfermer ? Peut-être quelqu’un l’a-t-il apportée comme gage,