Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/257

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dansant avec la jeune.

Une fois j’eus un beau rêve :

Je voyais un pommier.

Deux belles pommes brillaient dessus….

Elles m’attiraient : je grimpai.

LA BELLE.

Vous aimez fort les pommeletlcs, Dès le temps du paradis. De plaisir je me sens émue, Que mon jardin en porte aussi.

MÉphistophÉlÈs, dansant avec la vieille.

Une fois j’eus un vilain rôve : Je voyais un arbre fourchu ; 11 avait un…. Tel qu’il était, il me plaidait.

LA VIEILLE.

De tout mon cœur je salue Le cavalier au pied cornu ! Qu’il tienne prêt…. S’il ne craint pas….

LE PROKTOPHANTASMIST1.

Maudite engeance ! Qu’osez-vous faire ? Ne vous a-t-on pas dès longtemps démontré qu’un esprit ne se tient jamais sur ses pieds comme tout le monde ? A présent, vous dansez même comme nous autres hommes !

La Belle, dansant.

Que veut-il à notre bal, celui-là ?

Faust, dansant.

Eh ! il se montre partout. Ce que les autres dansent, il prétend le juger. S’il ne peut bavarder sur chaque pas, le pas est comme non avenu. Ce qui surtout l’irrite, c’est de nous voir avancer. Si vous vouliez tourner en rond, comme il fait dans son vieux moulin, peut-être encore trouverait-il cela bon ; surtout si vous deviez là-dessus lui faire la révérence.

LE PROKTOPHANTASMIST.

Vous êtes encore là ! Non, c’est inouï. Disparaissez donc ! Nous avons pourtant répandu la lumière. Cette engeance du diable

1. Sous cette dénomination grossière, Goethe paraît désigner Nicolaï.