Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/258

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n’a souci d’aucune règle. Nous sommes la sagesse même, et cependant il revient des esprits à Tegel1 ! Combien de temps n’ai-je pas balayé cette rêverie ! Et cela n’est jamais nettoyé. C’est vraiment inouï !

LA BELLE.

Cessez donc de nous ennuyer ici !

LE PROKTOPHANTASMIST.

Esprits, je vous le dis en face, je ne puis souffrir le despotisme de l’esprit : mon esprit ne peut l’exercer. (£a danse continue.} Aujourd’hui, je le vois, rien ne me réussira. Mais je prends toujours avec moi un volume de mes voyages1, et j’espère, avant mon dernier pas, mettre encore à la raison les diables et les poètes.

MÉPHISTOr-HÉLÈS.

11 va tout d’abord s’asseoir dans une mare…. C’est sa manière de se soulager…. Et, lorsque les sangsues s’en donnent après son derrière, il est guéri des esprits et de l’esprit. (A Faust, qui a quitté la danse.) Pourquoi laisses-tu partir la belle fille qui t’animait à la danse par de si jolis chants ?

Faust.

Ah ! au milieu de son chant, une souris rouge s’est élancée de sa bouche.

MÉPHISTOPHELÈS.

Voilà bien quelque chose ! On n’y prend pas garde. Il suffit que la souris ne fût pas grise. Qui s’inquiète de cela à l’heure du berger ?

FAUST.

Ensuite j’ai vu….

MÉPHISTOPHELÈS.

Quoi ?

FAUST.

Mépliistophélès vois-tu là-bas une pâle et belle enfant, qui se tient seule à l’écart ? Elle s’éloigne lentement ; elle semble avancer, les pieds enchaînés. Il faut que je l’avoue, je trouve qu’elle ressemble à la bonne Marguerite.

1. Maison de campngnc de la famille de Humbolil.

2. Nicol.’û a publié des Voyages en Allemagne et en Suisse, ouvrage considérable et qui fit sensation.

MÉPHISTOPHÉLÈS.