Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/261

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OBÉRON.

Les époux qui veulent s’entendre Doivent prendre exemple sur nous. Pour qu’ils s’aiment l’un l’autre, II suffit de les séparer.

T1TANIA.

Le mari gronde et la femme est quinteuse ? Prenez-les sur-le-champ ; Menez-moi la femme au Midi, Et le mari au fond du Nord.

Orchestre, tutti fortissimo. 

Trompes de mouches et nez de moucherons, Avec les gens de leur famille, Grenouilles sous la feuille et grillons dans l’herbe :’ Voilà nos musiciens !

SOLO.

Voyez, voici la cornemuse : C’est la bulle de savon. Écoutez le schneckeschnikcschnack Qui sort de son nez camus !

Un Esprit, qui vient de se former. 

Pied d’araignée et ventre de crapaud, Et petites ailes au bout d’homme, Cela ne fait pas un petit animal, Mais cela fait un petit poëme ’.

UN PETIT COUPLE.

De petits pas et de grandi sauts,

A travers la rosée de miel et les brouillards :

A souhait tu piétines sans doute,

Mais, tu ne montes pas dans les airs *.

UN VOYAGEUR CURIEUX.

N’est-ce pas une mascarade ? Dois-je en croire mes yeux ? Le beau, le divin Obéron Ici s’offre encore à ma vue I

UN ORTHODOXE. 

Point de griffes, point de queue ; Mais la chose n’est pas douteuse,

1. Ceci s’adresse à de petits poètes de l’époque. Jl faut se rappeler que Goethe et son ami Schiller ne faisaient que se défendre.

2. Ce quatrain paraît dirigé contre l’Obéron de Wieland. Goethe voyait dans ce poëme une imitation de PArioste bien inférieure au modèle.

Comme les