Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/394

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cours de ta vie, que des amants passionnés, excités par leur flamme aux plus audacieuses entreprises de tout genre. Toute jeune, tu fus ravie par Thésée, brûlant de désir, puissant comme Hercule, et d’une admirable beauté.

HÉLÈNE.

Il m’enleva, svelte gazelle, à l’âge de dix ans, et le bourg d’Aphnides, en Attique, fut ma prison.

PHORCIS.

Mais bientôt, délivrée par Castor et Pollux, tu fus recherchée par une élite de héros.

HÉLÈNE.

Cependant, je l’avoue volontiers, Patrocle, image du fils de Pelée, gagna entre tous ma faveur secrète.

Phorcis.

Mais la volonté paternelle te fiança avec Ménélas, à la fois audacieux coureur de mers et gardien de la maison.

HÉLÈNE.

11 lui donna sa fille, il lui donna l’administration du royaume. De notre union naquit Hermione.

Phorcis.

Mais, tandis qu’au loin il conquérait vaillamment l’héritage de Orète, un hôte d’une trop grande beauté parut devant toi, épouse solitaire.

HÉLÈNE.

Pourquoi rappelles-tu ce demi-veuvage et les maux affreux qui en sont résultés pour moi ?

PHORCIS.

Cette expédition me valut aussi à moi, libre Cretoise, la captivité et un long esclavage.

HÉLÈNE.

Il t’établit dès lors ici comme intendante, te confiant beaucoup de choses, son palais et son trésor vaillamment conquis.

pHoncis.

Que tu abandonnas pour les remparts d’Ilion et les joies inépuisables de l’amour.

HÉLÈNE.

Ne me rappelle pas ces joies : une mer de douleurs trop cruelles inonda mon esprit et mon cœur.

CŒTHE. — TH. III 25

PHORCIS.