Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/435

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On entend d’en bas les tambours et une musique guerrière. La tente de l’empereur est déployée.

L’EMPEREUR, LE GÉNÉRAL EN CHEF, devant la tente, TRABANS.

LE GÉNÉRAL EN CHEF.

Il me semble toujours que nous avons fait sagement de retirer et de rassembler toute l’armée dans ce vallon bien situé. J’espère fermement que ce choix nous portera bonheur. L’empereur.

Comment les choses tourneront, nous allons le voir : mais je n’aime pas cette apparence de fuite, cette retraite.

LE GÉNÉRAL EN CHEF.

Vois ici, mon prince, notre aile droite ! Un semblable terrain est à souhait pour le tacticien : la colline n’est pas escarpée, et pourtant elle n’est pas trop accessible ; avantageuse aux nôtres, décevante pour l’ennemi ; nous, à demi cachés, dans une plaine onduleuse, la cavalerie n’osera s’aventurer jusqu’ici. L’empereur.

Il ne me reste qu’à louer : ici le bras et la poitrine pourront être mis à l’épreuve.

LE GÉNÉRAL EN CHEF.

Ici, dans le centre de cette plaine, vois-tu la phalange animée au combat ? Les piques brillent dans l’air, et resplendissent, à la clarté du soleil, à travers les vapeurs du matin. Comme il roule des flots sombres, ce carré puissant ! Lu des milliers d’hommes brûlent de se signaler. A cela tu peux reconnaître la force de la masse : je compte sur elle pour disperser les ennemis

L’empereur.