Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/444

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

hauteurs voisines sont escaladées, et, si les ennemis s’emparaient du passage, nous serions dans une situation difficile.

L’empereur.

Je suis donc enfin trompé ! Vous m’avez attiré dans le filet : je frémis depuis qu’il m’enveloppe.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Courage ! La partie n’est pas encore perdue. De la patience et de la ruse, pour le dernier nœud. D’ordinaire, la fin est difficile. J’ai mes messagers fidèles : commande que je puisse commander moi-même !

LE GÉNÉRAL EN CHEF, qui Survient.

Tu t’es ligué avec ceux-ci ; cela m’a peiné dès le commencement : la sorcellerie ne produit aucun bien -solide. Je ne sais que faire à la bataille. Ils ont commencé : qu’ils finissent. Je dépose mon bâton.

L’empereur.

Garde-le jusqu’à des jours meilleurs, que la fortune nous accordera peut-être. J’ai horreur de ce vilain compagnon et de ses noirs confidents. (A Méphistophélès.) Je ne puis te confier le bâton ; tu ne me semblés pas l’homme qu’il faut. Commande, et tâche de nous délivrer. Arrive ce qui pourra ! (Il se retire dans la tente avec le général en chef.)

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Que son vieux bâton le protège ! Nous autres, il ne pourrait guère nous servir : il s’y trouvait quelque chose de la croix.

Ïaust. . •

Que faire ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

C’est déjà fait…. Maintenant, mes noirs cousins, vite à l’œuvre ! Au grand lac de la montagne ! Saluez de ma part les Ondines, et demandez-leur l’apparence de leurs flots. Par des artifices de femmes, difficiles à connaître, elles savent séparer de la réalité l’apparence, et chacun jurerait que ce soit la réalité. (Une pause.)

FAUST.

11 parait que nos corbeaux ont su parfaitement faire leur cour aux dames des eaux : déjà cela commence à ruisseler là-bas. Des