Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/475

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Une gloire paraît dans le ciel.

UNE Phalange CÉleste. Elle chante".

O messagers, enfants du ciel, venez, d’un vol paisible, pardonner aux pécheurs, animer la poussière ! Pour verser à tous les êtres des influences amies, suspendez votre course flottante.

MEPHISTOPHÉLÈS.

J’entends des sons discordants, une désagréable musique : cela vient d’en haut avec le jour détesté ; c’est cette création hermaphrodite, que les cafards trouvent de leur goût. Vous savez comme, en des" heures maudites, nous avons médité la destruction du genre humain : ce que nous avons imaginé de plus infâme, leur piété s’en accommode. Ils viennent sournoisement les câlins…. Ils nous en ont ainsi escroqué plus d’un…. Ils nous combattent avec nos propres armes. Ce sont aussi des diables, mais encapuchonnés. Perdre ici la partie serait pour vous une honte éternelle. Approchez de la fosse et tenez-vous ferme au bord.

Chœur Des Anges, semant des rosés.

Rosés éblouissantes, aux émanations embaumées ; flottantes, voltigeantes, secrètes messagères de vie, aux ailes de feuillage, aux boutons entr’ouverts, hâtez-vous de fleurir ! Que le printemps éclose, frais et vermeil. Portez le paradis à celui qui

repose !

MephistophÉlÈs, otM7 diables.

Pourquoi baisser la tête et tressaillir ? Est-ce l’usage de l’enfer ? Tenez ferme et laissez choir leur pluie. A sa place chaque larron ! Ils croient peut-être, avec toutes ces fleurettes, «enneiger» les diables brûlants : tout va se fondre et se flétrir sous votre haleine. Soufflez donc, souffleurs !… Assez, assez ! Devant vos exhalaisons pâlit toute la volée. Pas si fort ! Fermez vos muffles et vos narines. Ma foi, vous avez soufflé trop fort. Ne saurezvous jamais observer la juste mesure ? Cela ne flétrit pas seulement, cela noircit, cela sèche et brûle. Déjà cela vole vers nous avec de claires flammes empoisonnées…. Faites-leur tête ; élancez-