Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/94

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entre la joie et la douleur. Nul n’entre dans ce monde à qui l’une et l’autre ne réservent beaucoup de choses, et aux grands avec une grande mesure. Mais la vie surmonte tout, si l’amour pèse dans sa balance. Aussi longtemps que je saurai que tu es sur la terre, que ton œil voit la douce lumière du soleil, et que ta voix résonne à l’oreille d’un ami, bien que tu sois éloigné de moi, rien ne^me manquera pour le bonheur. Puisses-tu prolonger ta course, afin qu’un jour, unie à mon ombre bien-aimée, je jouisse de t’attendre longtemps, et que les dieux te donnent quelqu’un à aimer comme je t’aime ! Viens, beaucoup de paroles ne servent de rien à ceux qui se séparent. Réservons pour l’avenir les douleurs de l’avenir, et que ce jour d’une vie nouvelle soit joyeux pour toi. Les messagers que le roi nous envoie ne tarderont pas. Ils arriveront bientôt, et je l’attends aussi lui-même. Viens, allons les recevoir, en nous unissant de cœur aux dons et à la pensée qu’ils apportent.