Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/278

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en conséquences. Nous avions déjà l’habitude d’agir en commun. Cette année, ifacbetli fut arrangé et Mahomet fut traduit1.

Les mémoires de Stéphanie de Bourbon-Conti me suggèrent l’idée de la Fille naturelle. Je me préparais dans le pfan un cadre, où je pourrais placer, avec la gravité convenable, tout ce que j’avais écrit et pensé depuis plusieurs années sur la Révolution française et ses conséquences. J’esquissai en commun avec Schiller de petites pièces, dont il reste encore quelques-unes écrites de la main de Schiller.

Les Propylées furent continués. Au mois de septembre eut lieu àWeimar notre première exposition de tableaux de concours.Le sujet était Paris et Hélène. Hartmann de Stuttgart obtint le prix.

Aux mois d’août et de septembre je me retire dans mon jardin du Stern, pour observer avec un bon télescope catoptrique toute une lunaison, et je fais enfin plus intime connaissance avec cette voisine, si longtemps aimée et admirée. Dans tout cela j’avais toujours, comme arrière-pensée, le dessein d’un grand poême sur la nature.

Pendant ma retraite dans le jardin, je lus les Fragments de Herder, les Lettres et les premiers écrits de Winckelmann, puis le Paradis perdu de Milton, pour me rendre présentes les situations, les opinions et les créations les plus diverses. Revenu à la ville, j’étudiai, pour les besoins de notre théâtre, d’anciennes pièces anglaises, surtout celles de Ben Jonson et d’autres encore, qu’on attribue à Shakspeare. Mes bons avis ne furent pas inutiles aux Sœurs de Lesbos, ouvrage d’une dame2 qui m’avait attiré autrefois par sa beauté et plus tard par un talent trèsremarquable.

Tieck me lut sa Geneviève, ouvrage vraiment poétique, qui me fit beaucoup de plaisir, et auquel j’applaudis de bon cœur. La présence de Wilhelm-Auguste Schlegel me fut aussi trèsavantageuse. Pas un moment pour l’oisiveté.

1800.

Je passai cette année en partie à Weimar, en partie à léna. Le 30 janvier, on donna Mahomet, au grand avantage de nos


1. Macbeth, par Schiller ; Mahomet, par Goethe. — 2. Mme Ain. de Helwig.