Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/369

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œuvres de Schiller, me demandèrent de l’adopter aussi, mais je fis prévaloir mes raisons pour m’y refuser. L’impression suivit son cours. Je revis les neuvième et dixième volumes. Le Voyiye en Italie, surtout Naples et la Sicile, avançait toujours plus, et, comme un travail en appelle toujours un autre, je ne pus manquer de retoucher quelques moments principaux du quatrième volume de Vérité et Poésie, si longtemps différé et attendu. Je travaillai à la deuxième partie du Voyage au Rhin et au Mein. Je revis le Roman du Renard, et j’écrivis la Fête de saint Roch.

Je reçois la seconde livraison de mes œuvres ; je m’occupe de nouveau des Paralipomènes. Je compose un chant pour la fête des artistes à Berlin. En revanche, une grande cantate, dont j’avais conçu l’idée pour la fête de Luther, est abandonnée par défaut de temps et d’encouragement.

Mon attention se porta vivement sur les poemes de Byron, qui se signalait toujours davantage et m’altirait peu à peu, tandis qu’il m’avait repoussé autrefois par son hypocondrie et sa violente haine de lui-même. Je lus le Corsaire et Lara non sans admiration et sans intérêt.

Je reçus de Humboldt la traduction d’Agamemnon, qui me permit de goûter à mon aise une pièce que j’avais toujours idolâtrée. Niebouhr m’envoya son Marcus Cornelius Fronto. Le conseiller intime Wolf parut chez moi à l’improviste. La conversation fut intéressante et profitable. Meyer y prit part en artiste. Mais ces deux amis me quittèrent le 27 août, et j’eus le loisir de solenniser encore en petit comité mon jour de naissance, et de méditer sur la valeur des couronnes dont je vis ’ma chambre parée par les soins de la bienveillante hôtesse.

Plusieurs événements publics me touchèrent de près dans cette année, et furent pour moi des sujets de joie ou de douleur. Le 30 janvier, fut institué l’ordre du Faucon, et j’en reçus d’abord la grand’croix. Le mariage du duc Bernard donna les plus belles espérances. En revanche, la mort de l’impératrice d’Autriche me fit une impression qui ne s’est jamais effacée. Le ministre d’État de Voigt, mon cher et ancien confrère, mon appui dans mes entreprises pour le bien public, célébra le jubilé de son office, et je le saluai d’un poème et des vœux les plus sincères.