Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/380

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posé à écrire la Campagne de France de 1792 et le Siège de Mayence. Je rédigeai ensuite une chronique sommaire des années 1797 et 1798. J’écrivis Lequel est le traître1, la suite de la Brunette* et je donnai un ensemble idéal aux Années de voyage..

La douce liberté d’une excursion que je fis me permit de revenir au Divan ; j’étendis le livre du Paradis, et je trouvai plus d’une chose à insérer dans les livres précédents. La bienveillance avec laquelle on fêta en beaucoup de lieux mon jour de naissance m’inspira, pour y répondre, un chant symbolique. Enfin, sur une demande amicale qui me fut adressée, j’écrivis un commentaire pour l’ode abstruse intitulée : Voi/age dan-- ; le Harz en hiver ’.

Parmi les ouvrages de littérature étrangère, je remarquai le Comte Carmagnole. L’auteur, vraiment aimable, Alexandre Manzoni, né poète, fut accusé de romantisme par ses compatriotes, parce qu’il changeait le lieu de la scène. Mais on ne trouve pas trace chez lui des défauts du romantisme. Il s’attache à la marche historique ; sa poésie a un caractère parfaitement humain, et, quoique peu figurées, ses poésies lyriques sont dignes des plus grands éloges, comme ont dû le reconnaître même des critiques malveillants. Nos bons jeunes Allemands pourraient trouver en lui un exemple de la naturelle et véritable grandeur : cela les ferait renoncer peut-être au faux sublime.

Voici quelques faits, comme je les trouve consignés dans mes notes. Le duc de Berry est assassiné, et toute la France est saisie d’horreur. S. M. le roi de Wurtenberg, accompagné de nos jeunes princes, m’honore de sa visite. A Carlsbad, une noce bourgeoise est célébrée dans le Schiesshaus, que nous appelions le petit Versailles, et cette gracieuse réunion, à laquelle je m’associe, me donne en peu d’heures une idée plus nette de la population de Carlsbad que je n’avais pu me. la faire en beaucoup d’années, pendant lesquelles j’avais considéré ce lieu comme une immense auberge et une maison de santé. M. Roehr, prédicatey/ de la cour, nous arriva à la bonne heure. Son,premier office ecclésiastique fut le baptême de mon deuxième petit-fils,


1. C’est le titre que porte cette nouvelle, tome Vil, page 80.

2. Tome VII, page 12ô.

3. Voyez cette ode, tome I, page 19:(.