Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/413

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KOTZEBOUE.

Si l’on étudie attentivement l’histoire de la littérature, on reconnaît que ceux qui entreprennent d’instruire et d’amuser par leurs ouvrages se trouvent dans une très-fâcheuse position : car ils ne manquent jamais d’adversaires qui s’efforcent d’effacer les impressions qu’ils ont produites, d’affaiblir ou de détourner l’effet du moment et de détruire l’influence dans l’avenir. Qu’on ne puisse rien opposer à ces attaques, c’est ce que démontrent les controverses de tout genre, anciennes et nouvelles ; car tout manque à ces combats, champ clos, sergents d’armes, juges du camp, et. comme jadis dans le cirque, la foule impétueuse se jette partialement, dans tout amphithéâtre, du côté des verts ou des bleus ; la masse domine le moment ; une lutte ingénieuse excite le tumulte, l’irritation, et tinit violemment.

Toutefois, dans une situation pareille, l’homme moral ne peut jamais demeurer sans secours, pourvu qu’il ne le cherche pas trop loin, quand ce secours se trouve immédiatement à son côté, et souvent même s’impose à lui avec emportement.

Pour user de mon droit de biographe, je rappelle ici, par exemple, qu’avec beaucoup d’autres, qui ont lutté contre mon influence, il est surtout un homme qui prend-à tâche de s’élever par tous les moyens contre mon talent, mon activité, ma fortune. Et moi, avec mon caractère, je me trouverais absolument sans défense et dans une position désagréable, si je n’avais pas employé depuis longtemps contre ces importunités ma vieille recette vantée, et si je ne m’étais pas accoutumé à considérer


I. On imprime partout Kolsebue, et cela conduit les Français à une prononciation vicieuse. Nous nous sommes permis souvent un changement pareil dans, l’orthographe des noms propres allemands. 11 nous semble qu’on devrait en faire une règle générale. Les Allemands ont les deux voyelles ou et u : chacune devrait être rendue exactement. On n’entendrait pas parler de la Théorie dev beaux-arts de Sulier, et l’on rendrait à Soulier son véritable nom. On ne dirait plus le canton d’fri, mais le canton d Ouri, etc., etc.