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LE REVIZOR 7

Ammoss Phiodorovitch. — Je crois, Antone Anto- novitch, qu'il s'agit là d'un motif subtil et surtout politique... Cela signifie... que... la Russie... oui... veut faire la guerre... Et le ministère, voyez-vous, a envoyé un fonctionnaire pour savoir si quelque trahison...

Le préfet. — Vous allez bien loin... vous, un homme intelligent !... La trahison dans une ville de district ! Sommes-nous donc à la frontière !... Sortez de votre trou, galopez pendant trois ans... et vous n'arriverez nulle part !...

Ammoss Phiodorovitch. — Je vous dis que vous n'y... que vous ne... Le gouvernement a des vues plus fines... évidemment... nous sommes loin... mais il ne perd pas le nord...

Le préfet. — Qu'il le perde ou non... moi, je vous ai avertis, messieurs... J'ai déjà pris des mesures en ce qui me concerne, je vous conseille d'en faire autant... surtout vous, Artemi Philippovitch... Je suis sûr que ce fonctionnaire visitera tout d'abord les établissements dont vous avez la surveillance... Faites donc pour le mieux. Que les bonnets soient propres et que les malades ne se promènent pas comme d'ordinaire, Dieu sait dans quelle tenue...

Artemi Philippovitch. — Cela n'a pas d'impor- tance... Mais évidemment... on peut mettre des bon- nets propres...

Le préfet. — Oui... Et écrivez donc au-dessus de chaque lit vos observations en latin... ou dans n'im- porte quelle autre langue... Ceci vous regarde, Christian

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