Aller au contenu

Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE REVIZOR 79

Khlestakof. — Vous vous trompez, c'est l'autre bout.

Louka Loukitch (dans son trouble, il laisse tomber le cigare, crache et fait un geste en se disant) : — Nom d'un chien !... toujours cette maudite timidité qui me perd !

Khlestakof. — Vous n'êtes pas un amateur de cigares, je vois. Moi... c'est mon faible, je l'avoue... comme le beau sexe, d'ailleurs... impossible de rester froid. Et vous? Préférez- vous les brunes, les blondes?

Louka Loukitch (perplexe, ne sait quoi répondre).

Khlestakof. — Dites franchement... les brunes, les blondes?...

Louka Loukitch. — Je n'ose savoir...

Khlestakof. — Allons, du courage... je veux abso- lument connaître vos goûts...

Louka Loukitch. — Je me permettrai de vous dire... (A part.) Qu'est-ce que je raconte là?

Khlestakof. — Ah ! ah ! Vous n'osez... Je suis sûr qu'une jolie petite brune vous a ensorcelé... avouez-le... ensorcelé?...

Louka Loukitch (il se tait).

Khlestakof. — Ah ! ah ! vous avez rougi... Vous voyez, vous voyez... alors, pourquoi ne dites- vous rien?

Louka Loukitch. — Intimidé... votre Exe... ait... (A part.) Perdu, cette maudite langue m'a perdu.

�� �