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80 LE RÉVIZOR

Khlestakof. — Vous êtes intimidé... En effet, mes yeux ont quelque chose qui intimide. Je sais que pas une femme ne peut me résister... n'est-ce pas?

Louka Loukitch. — Parfaitement.

Khlestakof. — Je n'ai pas eu de veine dans mon voyage... j'ai perdu de l'argent... Ne pourriez- vous me prêter trois cents roubles?

Louka Loukitch (il fouille dans ses poches; à part). — Quelle histoire si je ne les ai pas... Si, je les

ai, les voilà !

(Il prend les billets et les remet à Khlestakof, tout tremblant.)

Khlestakof. — Je vous suis très reconnaissant.

Louka Loukitch (se redressant, la main sur son épée). — Je n'ose vous déranger plus longtemps.

Khlestakof. — Au revoir.

Louka Loukitch (il fuit presque en courant, à part). — Ah! béni soit le Seigneur!... J'espère qu'il n'ira pas visiter les écoles.

��SCÈNE VI

KHLESTAKOF et ARTEMI PHILIPPOVITCH, celui-ci se redresse, la main sur son épée.

Artemi Philippovitch. — J'ai l'honneur de me présenter : Zemlianika, conseiller de cour, surveil- lant des œuvres de bienfaisance.

Khlestakof. — Bonjour... veuillez vous asseoir.

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