Page:Gogol - Nouvelles choisies Hachette - Viardot, 1853.djvu/76

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Et aussitôt on apportait les gâteaux et le kissel, qui disparaissaient ensemble. Avant le souper, Athanase Ivanovitch faisait encore une petite collation. À neuf heures et demie, le souper était servi. Aussitôt après on allait dormir, et le calme le plus profond régnait dans ce petit coin de terre, si actif et si tranquille à la fois. La chambre où couchait Pulchérie Ivanovna était si chaude que peu de personnes eussent pu y rester quelques heures, mais Athanase Ivanovitch, pour avoir encore plus chaud, dormait sur un poêle russe, dont la haute température le forçait quelquefois à se lever pendant la nuit et à se promener dans la chambre. En se promenant ainsi, il poussait de petits gémissements.

— Qu’avez-vous donc à gémir ? lui demandait Pulchérie Ivanovna.

— Dieu le sait, répondait-il ; on dirait que j’ai un peu mal à l’estomac.

— Peut-être mangeriez-vous bien quelque chose, Athanase Ivanovitch ?

— Je ne sais si ce serait bon, Pulchérie Ivanovna ; mais, au reste, que manger ?

— Du lait caillé ou des poires tapées.

— Eh bien, essayons, — disait Athanase Ivanovitch.

Une servante, à moitié endormie, allait fouiller dans les armoires ; Athanase Ivanovitch mangeait