Page:Gogol - Nouvelles de Pétersbourg (extraits Le Portrait ; Le Nez), 1998.djvu/118

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en leur donnant, si possible, quelques-unes de ces explications qui sont si profitables à la jeunesse.

Tous ces événements réjouirent fort les habitués des réceptions mondaines, qui se trouvaient justement à court d’anecdotes propres à distraire les dames. En revanche, un petit nombre de personnes bien pensantes ne cachèrent point leur mécontentement. Un monsieur s’indignait hautement : comment, en un siècle aussi éclairé, pouvait-on propager de telles sornettes, et pourquoi le gouvernement n’y mettait-il pas bon ordre ? Le monsieur appartenait à la catégorie des individus qui voudraient voir le gouvernement intervenir partout, même dans les disputes qu’ils ont journellement avec leurs femmes.

Alors… ; mais de nouveau l’aventure se perd dans un brouillard si épais que personne n’a jamais pu le percer.

III

Il se passe en ce bas monde des choses d’où la vraisemblance est bien souvent bannie. Un beau jour, ce fameux nez, qui se promenait affublé en conseiller d’État et faisait tant parler de lui, se retrouva soudain, comme si rien ne s’était passé, à son ancienne place, c’est-à-dire entre les deux joues du major Kovaliov. L’événement eut lieu le 7 avril. À son réveil, le major jeta par hasard un