Page:Goncourt - Germinie Lacerteux, 1889.djvu/152

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— Jésus ! fit Mme Jupillon.

— J’ai mon idée.

Et après un silence, Jupillon reprit : Je n’ai pas voulu te contrarier, à cause de Germinie… tu sais, lors des histoires… t’as cru qu’il était temps de me la casser avec elle… qu’elle nous ferait des affaires… et tu l’as flanquée à la porte, raide… Moi, ce n’était pas mon plan… je trouvais qu’elle n’était pas si mauvaise que cela pour le beurre de la maison… Mais enfin, t’as cru bien faire… Et puis, peut-être, au fait, tu as bien fait : au lieu de la calmer, tu l’as chauffée pour moi… mais chauffée… je l’ai rencontrée une ou deux fois… elle est d’un changé… Elle sèche, quoi !

— Mais tu sais bien, elle n’a plus le sou…

— À elle, je ne dis pas… Mais què que ça fait ? Elle trouvera… Elle est encore bonne pour 2,300 balles, va !

— Et si tu es compromis ?

— Oh ! elle ne les volera pas…

— Savoir !

— Eh bien ! ça ne sera qu’à sa maîtresse… Est-ce que tu crois que sa Mademoiselle la fera pincer pour ça ? Elle la chassera, et puis ça restera là… Nous lui conseillerons de prendre l’air d’un autre quartier… voilà… et nous ne la verrons plus… Mais ce serait trop bête qu’elle vole… Elle s’arrangera, elle cherchera, elle se retournera… je ne sais pas comment, par exemple, mais tu comprends, ça la regarde. C’est le moment de mon-