Page:Goncourt - Germinie Lacerteux, 1889.djvu/251

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le médecin. Il reprit après une seconde de réflexion :

— Y a-t-il eu dans sa famille, à votre connaissance, des affections de poitrine ? A-t-elle eu des parents qui soient morts…

— Elle a perdu une sœur d’une pleurésie… mais elle était plus âgée… Elle avait quarante-huit ans, je crois…

Le médecin était devenu sérieux. — Enfin, la poitrine se dégage, dit-il d’un ton rassurant. Mais il est de toute nécessité qu’elle se repose… Et puis envoyez-la-moi une fois par semaine… Qu’elle vienne me voir… Qu’elle prenne pour cela un beau temps, un jour de soleil.


LIX.


Mademoiselle eut beau parler, prier, vouloir, gronder : elle ne put obtenir de Germinie qu’elle discontinuât son service pendant quelques jours. Germinie ne voulut même point entendre parler d’une aide qui ferait le plus gros de son ouvrage. Elle déclara à mademoiselle que c’était impossible et inutile, qu’elle ne se ferait jamais à l’idée d’une autre femme l’approchant, la servant, la soignant ; que rien que cette idée dans son lit lui donnerait la fièvre, qu’elle n’était pas encore morte, et que