Page:Goncourt - Germinie Lacerteux, 1889.djvu/62

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tes curés à présent ? Qu’est-ce qu’ils t’ont fait, hein ? — Rien, fit Germinie.


V.


— Voilà, mademoiselle !… Regardez-moi, dit Germinie.

C’était à quelques mois de là. Elle avait demandé à sa maîtresse la permission d’aller ce soir-là au bal de noce de la sœur de son épicier qui l’avait prise pour demoiselle d’honneur, et elle venait se faire voir en grande toilette dans sa robe de mousseline décolletée.

Mademoiselle leva la tête du vieux volume, imprimé gros, où elle lisait, ôta ses lunettes, les mit dans le livre pour marquer la page, et fit :

— Toi, ma bigote, toi, au bal ! Sais-tu, ma fille… ça me paraît tout farce ! Toi et le rigodon… Ma foi, il ne te manque plus que d’avoir envie de te marier ! Une chienne d’envie !… Mais si tu te maries, je te préviens : je ne te garde pas… oust ! Je n’ai pas envie de devenir la bonne de tes mioches !… Approche un peu… Oh ! oh ! mais… sac à papier ! mademoiselle Montre-tout ! On est bien coquette, je trouve, depuis quelque temps…

— Mais non, mademoiselle, essaya de dire Germinie.