Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/239

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allant à son travail, etc., etc., et le revêt de l’immortalité, que lui décernent les déesses, à la dernière ligne et au dernier mot de sa péroraison.

Et voilà son français, à cet écrivain, un français que M. Prud’homme ne voudrait pas signer. Mais laissons là les grâces pendule-Empire de son style. Venons au blasphème du petit parvenu politique, entré à quarante ans dans cette Académie, où Balzac n’a pas eu sa place. Comment ose-t-il, en plein Institut, jeter l’injure à la conscience de l’art, à l’amour unique et désintéressé des lettres, aux derniers écrivains qui méprisent l’à-propos, le savoir-faire, tous les succès qu’un talent, comme le sien, a ramassés dans la flatterie des passions et du public d’un jour !

Jetée du Havre, la nuit. Excitation de la musique sur nous, excitation plus nerveuse qu’autrefois, et plus avivante du travail littéraire et plus éveilleuse d’idées.

— Oh ! les belles existences dans l’ordre de la matière et de la gueule qui ont dû être vécues au XVIe siècle !

— Ce qui sauve les souverains de devenir fous par la multiplicité des affaires et la contention des préoccupations, c’est que, par une grâce d’état, ils vivent dans une espèce de rêve de tout ce qu’ils font.

28 août. — Nous revenons de Trouville, rappelés