Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/275

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veut tuer près du public le talent avec la calomnie du mot « courtisans », et d’où cela part-il ?… Donc sur la demande que M. Galichon nous faisait adresser, si nous restions ses collaborateurs, après son manifeste contre Nieuwerkerke, ce manifeste enragé et naïf, qui date l’indépendance de sa feuille d’art, à l’heure où le surintendant lui retire sa subvention, nous lui avons fait la réponse suivante :

« Monsieur, nous vous remercions d’avoir fait assez d’estime de nous, pour croire que nous ne resterions pas à la Gazette, après l’article que vous avez signé hier.

« Les deux romans, que nous avons publiés en feuilletons, ont paru dans des journaux de l’opposition. Les seuls liens que nous ayons avec ce gouvernement sont loin d’être des liens de reconnaissance, ils ne sont que quelques amitiés avec des personnes, amitiés désintéressées et venues d’elles-mêmes à nous, et que nous trouverions lâche d’abandonner, en ce moment.

« C’est vous dire, Monsieur, que devant le numéro de votre journal annonçant une feuille spéciale d’hostilités contre ces personnes et ces amitiés, nous venons vous faire prier de remettre notre article de Moreau à M. Lecuir à la Librairie Internationale. »

Parbleu ! il y a des fautes à reprocher à Nieuwerkerke, mais vraiment quel est le fond de toutes ces attaques ? L’amour passionné des tableaux qu’on réclame ! Mais est-ce que de tous les journalistes qui réclament, un seul sait seulement la place d’un