Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/334

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cuté : « Oui, il doit l’être, car un marbrier, dont j’ai soigné la femme, il y a très longtemps, est venu chez moi, saoul comme un âne, et m’a dit que comme j’avais été gentil, sa femme me faisait offrir une fenêtre, qui faisait l’angle de la place… Le marchand de vin, au-dessous de lui, a vendu trois barriques de vin, dans la nuit d’avant-hier… »

— Tous les jours, une partie de la journée à l’hydrothérapie, dans le petit pavillon de souffrance et de torture, où se mêlent au jaillissement de l’eau, au pscht cruel de la douche, les plaintes soupirantes, les petits cris suffoqués.

À travers le corridor, se croisant, des académies biscornues, mal enveloppées dans les peignoirs, et les demandes du médecin : « Comment avez-vous dormi ? » et les réponses : « Mal !… Pas bien ! »

Dans un coin de l’antichambre, faisant les bâtons avec son domestique, un petit abbé olivâtre, ressemble à un diable bâtonniste.

— Qu’elles sont donc bizarres et singulières, les affections nerveuses ! Voici Vaucorbeil, le compositeur, qui a la terreur du velours, et c’est une préoccupation angoisseuse, quand il est invité dans une maison où il dîne pour la première fois, de savoir si les chaises de la salle à manger sont recouvertes en velours.