Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/333

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Nous revenions, mon oncle un peu gris, et moitié riant de la drôlerie de la chose, et moitié alarmé de la perspective d’un duel avec son ami le bandagiste : mon oncle n’était pas du tout héroïque. Tout cela coupé de recommandations et d’exhortations de ne pas abîmer une précieuse chemise en batiste au petit jabot de dentelle, restant de son vieux luxe anglais, et qu’il m’avait prêtée ce jour-là.

— Gavarni, l’homme qui avait le moins de netteté dans l’écriture d’une idée, a donné les formules les plus concrètes, mais à la condition d’être enfermées dans la matrice d’une légende.

10 janvier. — Le trouble, l’étourdissement, une espèce d’épouvante : voilà ce qu’aujourd’hui les foules produisent sur mon pauvre être nerveux.

19 janvier. — Un médecin dit à l’hydrothérapie : « Le vieux Mabille, qui était un homme intelligent, me déclarait qu’il n’avait conservé son public, qu’en changeant, tous les sept ans, son jardin, ses décorations, ses promenades. En effet, ajoute-t-il, la période de sept ans correspond à une modification, à une révolution de l’homme et de ses goûts ; voyez le jeune homme de quinze, de vingt-deux, de vingt-neuf ans… » On lui demande si Troppmann a été exé-