Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/345

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maladie, dans ces dons d’homme comme il faut, d’homme bien né, d’homme bien élevé !

Il fallait enfin que chez lui, comme sous le coup de ces anciennes vengeances divines, toutes les aristocraties naturelles, toutes les supériorités, pour ainsi dire, inhérentes à la peau, fussent dégradées jusqu’à l’animalité.

Dans nos promenades de tout le jour, par les allées désertes de ce bois de Boulogne maudit, voir à la cantonade le défilé de ces joyeux, de ces vivants, de tous ces heureux de vivre, de tous ces reconnaissants de l’existence : ça vous donne des idées homicides !

Aujourd’hui, sur le petit chemin ensoleillé du soleil de onze heures, où nous passons tous les jours, en revenant de la douche, il s’est arrêté devant les arbrisseaux qui le bordent. Et longuement, il m’a fait remarquer la ressemblance qu’avaient sur l’allée, les ombres portées des branches, des ramures, des petites feuilles naissantes avec les dessins d’album japonais, en même temps qu’il s’étendait sur le peu de ressemblance que ces dessins, faits par le soleil, avaient avec les dessins français.

Puis il s’est mis à confesser, avec une exaltation que je n’avais plus l’habitude de trouver chez lui, sa passion pour l’art de l’extrême Orient.