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ment est un « non », ainsi qu’un pauvre enfant, qui vit dans une perpétuelle crainte d’être grondé.

De longs moments où, assis près de moi dans la chambre, il n’est pas avec moi :

— Où es-tu, mon ami ? lui disais-je hier.

Dans les espaces… vides ! me répondit-il, après quelques instants de silence.

Dans nos promenades, nous rencontrons, tous les jours, un père et un fils se promenant ensemble[1]. Le fils, mince et joli comme une fille, marche le coude appuyé sur l’épaule du vieillard, la main passée derrière la tête, et jouant avec les cheveux blancs du collet. Un groupe charmant dans les allées.

11 juin. — Ce matin, il lui a été impossible de se rappeler un titre, un seul titre de ses romans, et cependant il possède encore deux facultés remarquables : la qualification pittoresque avec laquelle il caractérise un passant, l’épithète rare avec laquelle il peint un ciel.

Ce soir j’ai été douloureusement ému. Nous finis-

  1. Il a été déjà question de ce père et de ce fils.