Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/51

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l’on avait largement bu, demandait, pourquoi étant si riche, il travaillait comme un nègre à le devenir encore plus :

« Ah ! vous ne connaissez pas la jouissance de sentir, sous ses bottes, des tas de chrétiens ! » répondait le très illustre juif.

— En Écosse, le dimanche, dans la campagne, il vous arrive de voir un monsieur qui se promène, ouvrir tout à coup quelque chose qu’il a sous le bras : c’est une chaire à prêcher sur laquelle il monte et prêche.

Les œuvres, les livres, les romans, où les sermons sortent du paysage, me font revoir ce monsieur-là.

— Les croque-morts appellent d’une terrible expression, une exhumation : un dépotage.

— Vu ces jours derniers Gavarni.

Il n’a plus la notion du mois, des jours, des heures, du temps. Ce n’est plus un homme, c’est une rêverie scientifique, dont rien ne partage et ne détermine l’infinie durée. Il ne dessine plus, il ne s’occupe plus de rien, amusé seulement par quelque brochure, quelque livre ingénu de 1830, qu’il tire des fouilles de son grenier, et au sujet duquel, il invente toutes sortes de choses amusantes.