Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/69

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ser tous les jours. Quand on va chez lui on le trouve assis sur une chaise de paille, tournant ses pouces, en face d’un Gudin accroché à son mur, l’unique objet d’art qu’il possède.

De ce revenu d’un Dieu qui permet tout, cet homme, le russe Y… ne sait rien faire que cela : donner parfois un dîner à des membres du Jockey-Club, et louer une fois tous les quinze jours, moyennant 500 francs, un b…

— Comme la vie chez les enfants ressemble à un ressort neuf.

4 août. — Un tableau charmant, — rien que le peintre à trouver : — un homme couleur de bronze, à la membrure d’un Saint-Christophe, dans le rouge délavé de la pourpre mouillée de sa chemise de laine, offrant à la vague, le petit émoi, la petite peur, les petits membres d’une petite fille, toute blonde, toute rose, toute blanche.

5 août. — Jamais un public ne saura les désespoirs de la page qu’on cherche à s’arracher, — et qui ne vient pas.

6 août. — Singulière vie que la nôtre ici, une vie de travail comme jamais, sans doute, n’en a vu Trou-